ThéoriesPropriétés

Contexte matriciel

Propriété

Soient [math] et [math].

  1. [math]
  2. [math]
  3. [math]
  1. Cela découle de la définition en utilisant des propriétés des permutations admises.Il s’agit de démontrer que : [math]Les produits apparaissant dans ces deux sommes sont les mêmes. Plus précisément, pour chaque permutation [math], on peut considérer la permutation inverse [math] et on a : [math]Et comme [math] et [math] ont toujours la même signature, le signe attribué à ces deux termes est le même dans chaque somme.Finalement, on peut en déduire [math].
  2. Cela découle encore de la définition . [math]
  3. On utilise ici la définition du déterminant d’une famille de vecteurs.
    Soient [math] et [math] dans [math]. Notons [math] les colonnes de [math]. Les colonnes de [math] sont alors les vecteurs [math].
    Regardons l’application [math]. On peut la voir comme l’application de [math] vers lui-même [math]. L’application [math] est linéaire (c’est l’endomorphisme de [math] de matrice [math]). Il est facile d’en déduire que l’application [math] est multilinéaire alternée comme le déterminant. Or on sait qu’une telle application est unique à un coefficient de proportionnalité près.
    Donc [math] est un multiple de l’application [math] :[math]Autrement dit, [math]. En particulier, si [math], on obtient [math].
    Finalement, on a démontré :[math]

On en déduit immédiatement les propriétés suivantes :

Propriété
  1. [math].
  2. Pour tout [math], [math].
  3. Si [math] est une matrice inversible, [math].

Cette dernière propriété permet de justifier que le déterminant d’un endomorphisme ne dépend pas de la base choisie.

Propriété

Une matrice [math] est inversible si et seulement si [math] et alors [math].

  • Supposons [math] inversible. Alors [math].
    Et d’autre part [math]. Donc [math].
    On en déduit que [math] et [math].
  • Démontrer la réciproque revient à résoudre un système linéaire avec la méthode de Cramer. Nous détaillerons cela dans la dernière partie en définissant une matrice [math] appelée comatrice de [math]. Si [math], nous pourrons définir la matrice [math] et montrer que [math]. Enfin, nous montrerons que [math] est inversible, d’inverse [math].

Contexte vectoriel

Propriété

Soit [math] une base de [math], [math] et [math].

  • Si on multiplie l’un des vecteurs par [math], le déterminant est multiplié par [math] (exemple[math]).
  • Si on échange deux vecteurs, le déterminant change de signe (exemple[math]).
  • Le déterminant reste inchangé si on ajoute à un vecteur une combinaison linéaire des autres vecteurs (exemple[math]).
  • La famille [math] est une base de [math] si et seulement si [math].
    La famille [math] est liée si et seulement si [math]
    Ces deux propositions sont évidemment équivalentes.
  • Les trois premiers points sont des conséquences immédiates de la multilinéarité du déterminant.
  • Détaillons le troisième point sur un exemple.
    comme [math] est linéaire par rapport à la première variable[math]Or, d’après la seconde propriété[math]en échangeant les deux premiers vecteurs. Donc [math] et de même [math].Finalement il reste[math]
  • Démontrons le dernier point.
    Supposons que [math] est une base de [math]. On peut donc considérer le déterminant dans cette base. Alors les applications [math] et [math] sont deux formes multilinéaires alternées de [math]. Elles sont donc proportionnelles et [math]. En particulier [math].
    Or par définition [math]. On en déduit en particulier :[math]Supposons maintenant que [math] n’est pas une base. Comme elle possède [math] vecteurs, il s’agit d’une famille liée. Il existe donc des scalaires [math] non tous nuls tels que [math]. Notons [math] l’un des [math] non nul et quitte à multiplier l’égalité par son inverse, on peut supposer [math].Alors, d’après la propriété précédente, le déterminant de la famille [math] est inchangé si on remplace [math] par [math].
    Ainsi, en utilisant ensuite la première propriété :[math]

Dans [math], on retrouve la relation de colinéarité de deux vecteurs. [math] et [math] sont colinéaires si et seulement si [math].

Contexte des endomorphismes

Propriété

Soient [math] et [math] deux endomorphismes de [math]. Alors :

  • [math].
  • [math] est bijectif si et seulement si [math] et dans ce cas, [math].

Toutes ces propriétés découlent des propriétés matricielles du déterminant.

Application à la géométrie

En dimension 2 et 3, le déterminant a une interprétation géométrique simple.

Propriété

Le déterminant de 2 vecteurs de [math] dans la base canonique est égal à l’aire du parallélogramme engendré par ces 2 vecteurs. Son signe dépend du sens direct ou non du repère formé par les vecteurs.

Le déterminant de 3 vecteurs de [math] dans la base canonique est égal au volume du solide engendré par ces 3 vecteurs. Son signe dépend du sens direct ou non du repère formé par les vecteurs.

Ces propriétés permettent de décrire géométriquement l’action des endomorphismes de [math] et [math] :

Propriété

Soit [math] un endomorphisme de [math] et soit [math] une partie de [math] d’aire finie [math].
Alors l’aire de l’image de [math] par [math] est donnée par :[math]

De même, soit [math] est un endomorphisme de [math] et [math] une partie de [math] de volume fini [math].
Alors le volume de son image est donnée par :[math]

Le signe du déterminant est lié au fait que l’endomorphisme préserve ou non l’orientation.

  • Une rotation dans le plan ou dans l’espace préserve les aires, les volumes et l’orientation. Son déterminant est [math].
  • Une symétrie axiale dans le plan ou dans l’espace préserve les aires, les volumes mais pas l’orientation. Son déterminant est [math]. Il en de même d’une symétrie par rapport à un plan dans l’espace.
  • Une homothétie dans l’espace de rapport [math] multiplie les distances par [math] et les volumes par [math]. Son déterminant est [math].
  • Une projection dans l’espace aplatit les volumes. Son déterminant est [math].

Ces propriétés se généralisent en dimension supérieure. Elles sont à l’origine du rôle joué par le déterminant dans les formules de changement de variables pour les intégrales multiples.