ThéoriesApplications du calcul intégral

Dans ce paragraphe, nous allons donner quelques applications du calcul intégral.

Calcul d’aires

Le théorème suivant permet d’utiliser le calcul intégral pour calculer des aires planes.

Théorème

Le plan $P$ est rapporté à un repère orthonormé $(0,\vec{i},\vec{j})$. Soient $f$ et $g$ deux fonctions continues sur l’intervalle $[a,b]$ (avec $a \lt b$) vérifiant, pour tout $x\in [a,b]$, $g(x)\le f(x)$.
L’aire de la partie du plan limitée par les courbes de $f$ et de $g$ et les droites d’équation $x=a$ et $x=b$, c’est-à-dire $E=\left\{M(x,y)\in P\;\middle\vert\;a\le x\le b,\;g(x)\le y\le f(x) \right\}$ est donnée par la formule :\[\mathrm{aire}(E)=\int_a^b{\bigl(f(x)-g(x)\bigr)}\;\mathrm{d}x.\]

Exemple

Soient $f$ et $g$ les fonctions définies sur $\R$ par $f(x)=-x^2+2$ et $g(x)=x^2-2x-2$.
Soit $C_f$ et $C_g$ leurs courbes représentatives dans un plan $P$ un plan muni d’un repère orthonormé $(0,\vec{i},\vec{j})$.
Calculer l’aire du domaine délimité par $C_f$, $C_g$ et les droites d’équations $x=-1$ et $x=1$.

On a :\[g(x)-\ f(x)=2{x^2}-2x-4=2(x+1)(x-2).\]Donc pour tout $x\in [-1,2]$, $f(x)\le g(x)$.
D’après le théorème précédent, l’aire recherchée peut être calculée par la formule :\[\int_{-1}^2{\bigl(g(x)-f(x) \bigr)}\;\mathrm{d}x=\int_{-1}^2{(2{x^2}-2x-4)}\;\mathrm{d}x=\left[\frac{2}{3}{x^3}-{x^2}-4x \right]_{-1}^2=9\]

L’aire est donnée dans le système d’unités choisi ; par exemple si $\left\| {\vec{i}} \right\|=3\;\mathrm{cm}$ et $\left\|\vec{j}\right\|=2\;\mathrm{cm}$ alors l’unité d’aire est $3\times 2=6\;\mathrm{cm}^2$.
L’unité d’aire est notée en abrégé u.a.

Dans notre exemple $1\;\mathrm{u.a}=3\times 2=6\;\mathrm{cm}^2$.

Calcul de volumes simples

Le théorème suivant permet d’utiliser le calcul intégral pour calculer certains volumes.

Théorème

L’espace est rapporté à un repère orthonormé $\left(0,\vec{i},\vec{j},\vec{k}\right)$.
Soit $(\Sigma)$ le solide délimité par les plans parallèles d’équation $z=a$ et $z=b$ et $V$ son volume.
Si pour tout $t\in [a,b]$, l’intersection de $(\Sigma)$ avec le plan d’équation $z=t$ possède une aire $S(t)$ où $S$ est une fonction continue sur $[a,b]$, alors le volume $V$ du solide est donné par la formule :\[V(\Sigma)=\int_a^b{S(t)\;\mathrm{d}t}.\]

Voyons deux exemples d’application de cette formule.

ExempleCalcul du volume d'une boule de rayon $R$

Soit $B$ une boule de centre $O$ (origine du repère) et de rayon $R$.
Pour tout $t\in \left[-R,R \right]$, l’intersection de $B$ avec le plan d’équation $z=t$ est un disque de rayon $\sqrt{R^2-t^2}$.Cette intersection possède une aire $S(t)=\pi \left(R^2-t^2\right)$, $S$ est une fonction continue sur $[-R,R]$.
On peut donc appliquer le théorème précédent et on obtient alors :\[V(B)=\int_{-R}^R{\pi \left({R^2}-{t^2} \right)}\;\mathrm{d}t=\pi \left[{R^2}t-\frac{t^3}{3} \right]_{-R}^R=\frac{4}{3}\pi {R^3}.\]

ExempleCalcul du volume d'un solide de révolution

Faisons tourner autour de l’axe des ordonnées la partie de la parabole d’équation $y={x^2},\ 0\le x\le 2$. Nous obtenons un solide $(\Sigma)$ (dit de révolution) dont nous allons calculer le volume.
Le solide $(\Sigma)$ est délimité par les plans parallèles d’équation $y=0$ et $y=4$.Son intersection avec le plan d’équation $y=t$ est un disque de rayon $r$ tel que $t=r^2$.Cette intersection possède une aire $S(t)=\pi r^2=\pi t$, $S$ est une fonction continue sur $[0,2]$.On peut donc appliquer le théorème précédent pour calculer le volume de $(\Sigma)$.On obtient alors :\[V(\Sigma)=\int_0^4{\pi t}\;\mathrm{d}t=\pi \left[\frac{t^2}{2} \right]_0^4=\frac{16\pi}2=8\pi.\]